Les Yōkai se montrent.
Quand j’entends qu’un nouveau phénomène Transmédia genre Pokemon est en train d’envahir le Japon forcement on s’arrête cinq minutes et on identifie la chose.
Répondant au doux nom de « « Yōkai Watch » cette franchise médiatique clame depuis plus d’an déjà la maxime du transmédia japonais à savoir : « attraper les tous ». L’œuvre principale est un jeu de rôles sortit en juillet 2013 sur Nintendo 3DS, suivi en juillet 2014 par une suite en deux versions, Ganzo et Honke. Développé par Level-5, le studio n’en est pas à ses premières réalisations de marques puisqu’il a fait naître de magnifiques licences telles « Ni No Kuni » « Dragon Quest VIII » ou encore « Professeur Layton ».
Après avoir connu des débuts peu enthousiastes, « Yōkai Watch » passe en « Super Saiyan » à la sortie du second opus accompagné par le lancement de l’anime. Un schéma qui fait vaguement penser au phénomène pokemon ( 1996 ) qui avait connu des débuts difficiles avant d’exploser après le lancement de l’anime fin 1997. Cette puissante machine du 21ème siècle appelée merchandising frappe aujourd'hui « Yōkai Watch ». Les produits dérivés sont partout deux adaptations en mangas publiés depuis décembre 2012 et décembre 2013 par l'éditeur Shōgakukan se vendent à perte. La série TV connait un énorme succès auprès du jeune public, tandis que le deuxième opus du jeux video à littéralement cartonné, s'écoulant à plus de 1,3 million d'exemplaires en trois jours. Alors qu’un film est en préparation pour une sortie en salle prévus le 20 décembre 2014, une adaptation en anime produit par le studio OLM est quant à elle diffusée depuis janvier 2014 sur TV Tokyo.
Pour ceux qui ne l’avaient pas encore remarqué Pokemon et « Yōkai Watch » ne manquent pas de points communs, si les deux franchises adoptent les mêmes logiques marketing leurs univers sont eux aussi semblables. CommeSacha et sa ferme enchantée, le héros de « Yōkai Watch » Keita pars à la chasse de plus de 350 créatures appelées Yokai. Les monstres de poche font place à ces esprits surnaturels souvent farceurs qui font partie du folklore traditionnel japonais. Les bestioles dont l’esthétique mixe Pokemon, Dragon Quest et Digimon doivent être collectés afin de combattre aux côtés de Keita les yokai espiègles.
L’esprit de collections s’empare alors des joueurs si bien qu’ils veulent « Tous les attraper ». Une fois n’est pas coutume « Yōkai Watch » empreinte à Pokemon le concept de distribution par événement puisque certains Yokai ne sont accessibles qu’à travers des événements organisés par la franchise. Comme l’avait déjà compris Nintendo avec Pokemon la nécessité d’édifier une mascotte kawaii et universelle est un facteur à succès indéniable. Avec « Yōkai Watch », le chat à deux queues, Shiba-nyan, vient donner du fil à retorde au mignon Pikachu.
Mais comment des esprits kawai contrôlés par une simple montre style Kellog’s peuvent connaitre un tel succès ? Tout simplement parce que cette licence créée par Level-5 est la digne héritière d’une philosophie transmédiaque efficace dont les Japonais ont le secret. Depuis les années 60 les Japonais n’envisagent pas le concept des médias comme des entités distinctes et cloisonnées mais comme des portes ouvertes les unes sur les autres. A tel point que les responsables jouets d’une franchise peuvent très bien intervenir sur les choix esthétiques du jeux video de cette même franchise. Cela permet une diversité narrative sans précédent car chaque média s’innove et s’enrichit en coopération. Cette multiplicité des médias comme évidence narrative s’est incarnée dans le phénomène Pokemon en 1996.
Akihiro Hino actuel président de Level-5 avait annoncé la couleur dans une interview accordée à la célèbre revue japonaise Famitsu Weekly . «Nous avons créé beaucoup de licences différentes, et j'ai pensé qu'il était temps pour nous de faire quelque chose comme Doraemon, qui pourrait être aimé par beaucoup de gens sur une longue période de temps. »
Preuve que la franchise pokemon se sent quelque peu menacer par ce nouveau phénomène, sa dernière version X Y voit l’intégration d’une montre semblable à « Yōkai Watch » qui sert à faire Méga-évoluer les pokemons. Quoi qu’il en soit « Yōkai Watch » a su créer une franchise présente sur plusieurs supports en lui donnant une synergie à travers différents médias. L’idée de baigner les consommateurs dans univers cohérent et immersif : C’est avec un tel concept que vos portes monnaie se vident à vue d’oeil. Nous petits français qui sommes tant habitués et friands de l’univers graphique japonais serions ravi que ce phénomène frappe la France. Et bien il est temps pour vous de commencer à remplir vos petits cochons en porcelaine car « Yōkai Watch » débarque en 2015 dans nos comtés.
Matthieu Ryu.
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